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vendredi 6 juillet 2012

La Coopérative Mondragon : l’incroyable histoire du succès d’une entreprise collective

La Coopérative de Mondragon est "une alternative extrêmement réussie au mode d'organisation capitaliste de la production", voire même "une oasis dans le désert capitaliste", selon Richard Wolff.


En quête de solutions pour sortir de la crise, de nombreux médias anglophones se sont penchés cette semaine sur le Pays Basque et la réussite du système coopératif de Mondragon.
L'économiste américain Richard D. Wolff, professeur émérite à l'Université de Massachusetts, a publié dans le quotidien anglais The Guardian un article intitulé "Oui, il existe une alternative au capitalisme: Mondragon montre le chemin". Quelques jours plus tard, l'agence Reuters diffuse une analyse détaillée d'Amanda Cooper sur l'économie basque, relayée ensuite par de nombreux médias, sous le titre "L'Espagne devrait tirer les leçons du Pays Basque".

Mondragon: Collective approach pays big dividends, c’est le titre très flatteur de la revue Financial Times concernant l’une des plus grandes et des plus prolifiques coopératives au Monde.
Si la coopérative Mondragón, fondée il y a plus de cinquante ans par un prêtre jésuite, est célèbre, c’est qu’elle a réussi à combiner une politique sociale généreuse et des affaires prospères. Elle constitue à elle seul, le socle du développement de la région basque espagnole. Elle possède sa banque ainsi qu’une chaîne de supermarchés. Si elle a démarré en fabriquant du petit électroménager (comme Moulinex), elle dispose maintenant d’une palette très diversifiée, de la machine à espressos aux chaudières en passant par les robots industriels. Le groupe a su s’adapter à la mondialisation sans jamais licencier personne ni sacrifier ses principes d’équité sociale. Il vient de signer des accords de prise de participation avec des entreprises chinoises.



Quelques indicateurs du succès de la coopérative Mondragon
 
- 16 milliards d’euros de chiffres d’affaires.
- 40% des bénéfices de l’entreprise vont aux salariés, 10% à des œuvres de charité ou de formation, 50% restants pour les provisions, réserves et investissements lourds de l’entreprise.
- Pas de grèves depuis la date de création - soit il y a plus de cinquante ans.
- Près de 100 000 salariés et une expansion à l’international.
- Deux instances décisionnelles, à savoir l’équipe dirigeante d’un côte et le conseil des ouvriers de l’autre.
- Une université technologique forte de plus de 5000 étudiants qui sert aussi de pôle de R&D et de vivier de compétences pointues.

Les écarts salariaux limités
 
Les hauts dirigeants de l’entreprise ne gagnent pas plus de 5 fois que ce que touche un ouvrier en moyenne. Alors que dans les grandes entreprises classiques les écarts de salaires peut aller de 100 à 400 fois.
Sur ce dernier point, Mondragon est une preuve parfaite qu’on l’on peut créer collectivement de la richesse, qu’une entreprise peut être rentable sans adopter des pratiques inéquitables qui ont cours dans de nombreuses grandes entreprises et multinationales. Une entreprise comme Bonbardier qui est actuellement critiquée pour les rémunérations exagérées de ses hauts dirigeants devrait s’inspirer de la philosophie coopérative. « En 2011, les hauts dirigeants de Bombardier ont touché une rémunération de 22 millions de dollars, dont 8,1 millions pour le président et chef de la direction Pierre Beaudoin. Au cours des trois dernières années, cette rémunération totale a augmenté de 90%, alors que le bénéfice par action a diminué de 16%. ». Cherchez l'erreur.

Une alternative au capitalisme sauvage
 
Dans le capitalisme, les entreprises sont organisées d'une façon fortement non-démocratique: "une petite poignée de gens" (directeurs, actionnaires importants, conseils d'administration) "prennent toutes les décisions économiques pour la majorité des gens, qui réalisent pourtant la plupart du vrai travail productif". La Corporation Mondragon, par contre, montre de manière convaincante qu'il existe d’autres approches plus intéressantes.
Regroupant plus de 250 entreprises et entités (dont la moitié sont elles aussi des coopératives) dans plus de 20 pays, la Corporation Mondragon emploie près de 100.000 salariés et opère dans 4 domaines: finances, industrie, commerce et éducation. L'éventail va des banques et des fonds sociaux indépendants aux universités en passant par les appareils ménagers, les composants pour l'industrie automobile, les robots et d'autres produits de haute technologie.
Contrairement aux entreprises qui dominent le système capitaliste, la coopérative est fondée sur l'égalité de ses membres et la personne prime sur le capital. Les membres de la coopérative, la majorité des salariés, font preuve d'une grande implication : ils sont propriétaires de la coopérative, contrôlent sa gestion, se prononcent sur les grandes lignes stratégiques, participent aux bénéfices, etc.
La participation aux bénéfices obéit aux principes de solidarité et de modération car le premier objectif est le maintien et la création d'emplois. Ainsi, chaque coopérative met en commun 2% de son chiffre à un fonds de solidarité, chaque coopérative constitue un fonds de réserve alimenté par 45% des bénéfices quand il y en a, et les coopératives les mieux portantes accueillent les travailleurs dont l'emploi a été remis en cause à cause de la crise.
Mais l'esprit de solidarité va encore plus loin. En sus de 2% du CA consacré à l'enseignement supérieur (Université de Mondragon), 10% est mis à disposition d'un Fonds commun d'intervention qui favorise la création de nouvelles coopératives ou leur développement.
En mars, la chaîne de télévision néerlandaise VPRO et la télévision flamande ont également diffusé un reportage sur Mondragon, "la merveille du Pays Basque". Et début janvier, la radio britannique BBC.

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